vendredi 26 juin 2009

La ligne de front


Après Sigmund Freud, puis Robin des Bois, Manu Larcenet s'attaque à la biographie non officielle deVincent Van Gogh et à son passage méconnu dans l'armée française lors de la guerre de 14-18. On découvre ici un homme usé après une carrière militaire difficile. Envoyé sur le terrain pendant la grande boucherie des tranchées, il est chargé de ramener des peintures du front. Car l'Etat Major est perplexe et ne comprend pas pourquoi certains soldats désertent, refusant la gloire de mourir pour la patrie : qu'est ce qui peut les effrayer à ce point ?







"- Il me semble que ce qu'ils ont vu 'là-bas' les pousse à prendre ce risque...
- Eh bien c'est exactement pour ça que nous sommes ici : voir ce qui se passe au front qui rend nos hommes si réticents à y monter... L'exaltation de la confrontation, l'odeur de la terre retournée, et de poudre, l'imminence de l'ennemi... Peindre la guerre va être passionnant : elle est si jolie !
- Je sens que ça va cruellement manquer de tournesols... "

Le récit est complètement délirant rythmé par des dessins au graphisme saisissant et des dialogues de toute beauté, surréaliste, passionnant. Larcenet nous surprend une fois encore. Un p'tit bijou. Mais trop de jaune.

Et pour ceux qui ne connaîtraient pas Manu Larcenet:
"Né en 1969, Manu Larcenet fait ses débuts dans la musique au sein d'un groupe punk rock. Parallèlement, il publie ses premiers dessins dans des fanzines musicaux. Repéré par Fluide Glacial en 1994, il collabore à la revue jusqu'en juin 2006. Il y dessine de désopilantes planches parodiques et absurdes, sans lien les unes avec les autres. Il crée en 1998 l'espion Bill baroud (1998) et publie des recueils "thématiques" (entres autres Les super-héros injustement méconnus en 2001 ou La légende de Robin des bois en 2003). Il fonde avec Nicolas Lebedel les Rêveurs de Runes, revue et maison d'édition, qui lui permettra de diffuser des oeuvres plus intimistes et expérimentales. La première, Dallas Cow-boy (1997) dévoile ainsi les peurs et les angoisses de son adolescence. Le graphisme, plus expressif que précédemment, les rend extrêmement tangibles. Sa collaboration au sein de Spirou entre 1998 et 2004 lui permet de dessiner sur des idées de Thiriet (La vie est courte) et de co-scénariser Pédro le Coati avec Gaudelette.

Larcenet touche un public de plus en plus large à partir de son entrée dans la collection Poisson Pilote chez Dargaud où plusieurs séries verront le jour (dont les Entremondes, sur un scénario de son frère Patrice, ou les Cosmonautes du futur avec Trondheim. La consécration arrive avec le Combat ordinaire, qui aborde avec finesse des sujets intimes (rapport aux autres, condition humaine, racisme, paternité...) Le premier tome, édité en 2003, reçoit le prix du meilleur album à Angoulême en 2004. Larcenet est aujourd'hui reconnu comme un des auteurs majeurs de la bande-dessinée contemporaine, à l'instar de Joann Sfar ou Lewis Trondheim."

Je ne saurais que trop vous conseiller la série "Le Combat Ordinaire".

Aucun commentaire: